La Finance verte, c’est l’ensemble des actions et opérations financières qui favorisent la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique. Pour Franck Peltier, expert financier, cela consiste en le soutien des investissements les plus durables et qui ont un impact environnemental positif même avec une moindre rentabilité à court terme. En effet, l’investissement vert peut devenir plus intéressant plutôt sur le long terme. La rentabilité dans ce type de finance prend en compte les coûts et le caractère durable des retours sur investissement. Dans le financement classique, le coût de la négligence du facteur environnemental est supérieur au coût des mesures de prévention pour réduire l’impact des émissions de gaz à effet de serre. Les risques environnementaux ont un caractère systémique qui affecte l’environnement dans son ensemble et peuvent donc fragiliser les perspectives des acteurs économiques à long terme.
Les risques à courir si rien n’est fait
Il faut savoir que si rien n’est fait pour réduire les émissions de co2 d’ici 2100, l’augmentation des températures moyennes sera de 4.8 degrés et l’accroissement du niveau des océans sera de 98 cm. Dans ce contexte, plusieurs risques financiers peuvent apparaître. La dépréciation brutale des titres financiers liés aux énergies fossiles, un secteur surexposé aux changements climatiques, l’accroissement du besoin de financement des agents pour faire face aux catastrophes liées au dérèglement climatique ou même des poursuites en justice associées à la pollution environnementale.
Répondre au défi climatique avec une finance plus durable et respectueuse de l’environnement pourrait être la solution. Mais comment verdir la finance ? Selon Franck Peltier, plusieurs initiatives ont déjà été prises dans le monde, comme les obligations vertes émises par des institutions telles que la banque mondiale et des états comme la France précurseur en la matière et aussi des collectivités locales pour financer leur projet favorable à l’environnement. De grandes entreprises multinationales s’y lancent également, même si parfois cela peut apparaître comme un bon moyen pour redorer leur image de marque auprès du public.
Les mesures concrètes
En effet, les choses bougent également au niveau européen. En mars 2018, la Commission européenne a mis en place un plan d’action finance durable dans le but d’encadrer et favoriser le verdissement de la finance avec la création de normes et labels permettant d’identifier quels produits financiers sont plus ou moins verts. Ce plan contribuera à plusieurs niveaux à la réalisation des objectifs en termes de climat de l’Union européenne et à la concrétisation de l’accord de Paris. Il est par ailleurs envisagé d’inclure le risque climatique dans les stratégies des banques, des assurances et de la gestion d’actifs.
Une mesure importante pour favoriser une finance plus durable et celle de la publication d’informations et de la prise en compte du risque climatique en matière d’investissements financiers. La stabilité financière et la gestion du risque climatique vont de pair. C’est dans ce cadre que la Banque de France a lancé en 2017 le réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier. C’est un groupe qui responsabilise l’ensemble des acteurs financiers en matière de verdissement de la finance et qui soutient l’ensemble des mesures que Franck Peltier nous a expliqué.